Note d’information n° DGS/SP4/2025/114 du 28 juillet 2025 relative au plan d’action visant à prévenir les phénomènes de contagion suicidaire intégré à la Stratégie nationale de prévention du suicide

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Note d’information n° DGS/SP4/2025/114 du 28 juillet 2025 relative au plan d’action visant à prévenir les phénomènes de contagion suicidaire intégré à la Stratégie nationale de prévention du suicide

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles

Le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, des solidarités
et des familles, chargé de la santé et de l’accès aux soins

à

Mesdames et Messieurs les directeurs généraux
des agences régionales de santé (ARS)

RéférenceNOR : TSSP2521493N (numéro interne : 2025/114)
Date de signature28/07/2025
EmetteurMinistère du travail, de la santé, des solidarités et des familles
Direction générale de la santé (DGS)
ObjetPlan d’action visant à prévenir les phénomènes de contagion suicidaire intégré à la Stratégie nationale de prévention du suicide.
Contact utileSous-direction Santé des populations et prévention des maladies chroniques
Bureau Santé mentale (SP4)
Pauline MERCIER
Tél. : 07 64 61 37 03
Mél. : pauline.mercier@sante.gouv.fr
Nombre de pages et annexes4 pages + 4 annexes (24 pages)
Annexe 1 : Synthèse des discussions autour du terme « contagion suicidaire »
Annexe 2 : Prévention des phénomènes de contagion suicidaire dans les environnements numériques et les médias
Annexe 3 : Postvention individuelle et collective
Annexe 4 : Identification et mise en place d’un plan de prévention des hotspots
RésuméCette note a pour objet de définir un plan d’action à destination des ARS visant à prévenir les phénomènes de contagion suicidaire. Les lignes directrices qui y sont proposées permettent une adaptation aux contextes territoriaux et une articulation avec les ressources existantes.
Mention Outre-merCes dispositions s’appliquent aux Outre-mer.
Mots-clésFeuille de route ; santé mentale et psychiatrie ; Stratégie nationale de prévention du suicide ; action intégrée ; projet régional de santé ; projet territorial de santé mentale ; urgence psychologique.
Classement thématiqueSanté publique / Santé des populations et prévention
Textes de référence- Feuille de route Santé mentale et psychiatrie, septembre 2018 ;
- Instruction n° DGS/SP4/2019/190 du 10 septembre 2019 relative à la stratégie multimodale de prévention du suicide ;
- Instruction n° DGS/SP4/2022/171 du 6 juillet 2022 actualisant l’instruction n° DGS/SP4/2019/190 du 10 septembre 2019 et relative à la stratégie nationale de prévention du suicide.
Rediffusion localeDiffusion auprès des établissements de santé et des organismes susceptibles d’être concernés sur chaque territoire : établissements sanitaires, sociaux ou médico-sociaux, associations spécialisées dans la prévention du suicide.
Inscrite pour information à l’ordre du jour du CNP du 25 juillet 2025 - N° 59
Publiée au BOOui 

Cette note d’information précise le pilier relatif à la prévention des phénomènes de contagion suicidaire présenté dans le cadre de l’instruction n° DGS/SP4/2022/171 du 6 juillet 2022.
Elle constitue un guide pratique à destination des acteurs territoriaux, et en premier lieu des agences régionales de santé (ARS).

1. Contexte et enjeux de la prévention des phénomènes de contagion suicidaire en France

La politique de prévention du suicide est mise en œuvre à travers un ensemble d’actions intégrées décrites dans l’action n° 6 de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie du 28 juin 2018 et appliquées au niveau territorial dans le cadre de l’instruction n° DGS/SP4/2022/171 du 6 juillet 2022[1].

Dès l’instruction du 10 septembre 2019 posant les fondements de la Stratégie nationale de prévention du suicide, un pilier relatif à la contagion suicidaire a été identifié. Cet axe de la stratégie est justifié par le fait, démontré par la littérature scientifique, que les personnes exposées directement ou indirectement à un événement suicidaire sont plus à risque d’avoir des idées de mort, voire de passer à l’acte[2]. Si les mécanismes sous-jacents de ce phénomène ne sont pas encore complètement élucidés, l'exposition au suicide, qu’elle soit directe (par exemple, via la perte d'un proche) ou indirecte (par exemple, via les médias et les réseaux sociaux), est souvent la source d'une inquiétude importante pour les membres d’un groupe social[3], par exemple, dans des institutions (hôpitaux, entreprises, prisons, écoles, etc.), des corps de métiers (police, armée, médecins, etc.), ou dans certaines catégories d’âge (jeunes, etc.). La contagion suicidaire peut aussi se produire dans des lieux à risque (voies ferrées, ponts, falaises, forêts, etc.).

Un groupe de travail sur ce volet d’intervention a été installé en 2019 par la Direction générale de la santé (DGS). Ces réunions ont permis de dresser un premier état des lieux des expériences régionales portant sur la prévention de la contagion suicidaire et d’apporter des éléments de cadrage[4]. Les pistes de travail se sont orientées vers la nécessité de créer d’abord un numéro national de prévention du suicide afin de pouvoir proposer une solution de recours disponible à tout moment, en tout point du territoire.

Après l’ouverture de ce numéro (le 3114) le 1er octobre 2021, et comme indiqué dans l’instruction du 6 juillet 2022, ce groupe de travail national a été réactivé afin de définir un ensemble de lignes directrices spécifiques au risque de contagion suicidaire, à destination des acteurs territoriaux et en premier lieu des ARS.

2. Objectifs et méthodologie du plan d’action pour la prévention des phénomènes de contagion suicidaire

L’objectif principal de ce plan d’action proposé pour 5 ans consiste à prévenir les différentes formes de contagion suicidaire dans les territoires.

Les sous-objectifs sont les suivants :

- réinterroger la pertinence du terme et du concept de « contagion suicidaire » ;
- établir un état des lieux des ressources existantes ;
- définir des lignes directrices suffisamment souples pour permettre leur adaptation aux contextes territoriaux et une articulation avec les ressources existantes ;
- identifier des acteurs opérationnels qui pourront appuyer les ARS dans le cadre de partenariats formalisés.

Dans ce cadre, la structuration et le séquençage des travaux réalisés en 2023 et 2024 se sont déroulés comme suit :

- Un groupe de travail en formation plénière qui s’est réuni à trois reprises : en avril 2023 pour le lancement des travaux, en décembre 2023 pour une restitution intermédiaire des groupes de travail thématiques et, enfin, en avril 2024 pour une restitution finale ;
- Quatre groupes de travail en formation restreinte, autour des thématiques identifiées comme nécessitant des actions spécifiques, à savoir : (a) stratégie numérique de prévention des phénomènes de contagion suicidaire ; (b) postvention individuelle ; (c) postvention collective ; (d) hotspots. Les annexes de cette note détaillent les résultats de ces groupes de travail, qui constituent les actions spécifiques du plan d’action de prévention des phénomènes de contagion suicidaire.

3. Indicateurs de suivi et évaluation

Afin d’apprécier la mise en œuvre et l’efficacité de la Stratégie nationale de prévention du suicide, un ensemble d’indicateurs de suivi régional a été élaboré dans le cadre de l’instruction n° DGS/SP4/2022/171 du 6 juillet 2022[5].

Des nouveaux indicateurs de suivi sont définis et détaillés pour le pilier contagion suicidaire (annexes 2 à 4).

L’ensemble de la stratégie nationale de prévention du suicide fera, par ailleurs, l’objet d’une évaluation par le Haut Conseil de la santé publique (saisine d’ici 2026).

4. Financement

Les actions de niveau national concernant la prévention de la contagion suicidaire sont actuellement financées via l’Objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) des établissements de santé (volet postvention individuelle du 3114) et dans le cadre des subventions d’État (conventions avec différentes associations/fédérations).

La mise en œuvre régionale des actions de prévention de la contagion suicidaire est du ressort des ARS, sur leurs crédits propres dont notamment le Fonds d'intervention régional (FIR).
Des crédits reconductibles ont déjà été alloués sur le FIR depuis 2019 pour la prévention de la contagion suicidaire. Par ailleurs, de nouveaux crédits ont été obtenus en FIR 2025 pour accompagner le déploiement de ce plan d’action.

Pour les ministres et par délégation :
La directrice générale adjointe de la santé,
Sarah SAUNERON

 


[1] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/instruction_dgs_sp4_2022_171_du_06072022.pdf
[2] Gould, M. S., Wallenstein, S., Kleinman, M. H., O’Carroll, P., & Mercy, J. (1990). Suicide clusters : an examination of age-specific effects.
American Journal of Public Health, 80(2), 211-212.
[3] Hawton, K.; Hill, N.T.M.; Gould, M.; John, A.; Lascelles, K.; Robinson, J. Clustering of suicides in children and adolescents. Lancet Child Adoles Health 2020, 4, 58–67.
[4] Identification de 4 axes d’intervention : médias, web et réseaux sociaux, postvention, lieux à risque suicidaire (« hotspots ») et définition de 1ères lignes directrices sur les hotspots.
[5] Voir annexe 9 de l’instruction du 6 juillet 2022. Pour mémoire, ces indicateurs ont été retravaillés depuis dans le cadre des réunions de suivi ARS/DGS.

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