Instruction n° DGEFP/MADEC/2025/171 du 12 décembre 2025 relative à l’appui des services du ministère chargé du travail et de l’emploi auprès des entreprises et des salariés du bâtiment pour l’accompagnement et le soutien à la filière de la rénovation énergétique des bâtiments (REB) en matière d’emploi, de compétences et de formation professionnelle

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Instruction n° DGEFP/MADEC/2025/171 du 12 décembre 2025 relative à l’appui des services du ministère chargé du travail et de l’emploi auprès des entreprises et des salariés du bâtiment pour l’accompagnement et le soutien à la filière de la rénovation énergétique des bâtiments (REB) en matière d’emploi, de compétences et de formation professionnelle

Le ministre du travail et des solidarités

à

Mesdames et Messieurs les préfets de région

Copie à :

Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux de l’économie,
de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS)

Monsieur le directeur régional et interdépartemental de l’économie,
de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS)

Mesdames et Messieurs les directeurs de l’économie,
de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS)

Mesdames et Messieurs les directeurs des directions départementales
de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS)

Mesdames et Messieurs les directeurs des directions départementales de l’emploi,

du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP)

RéférenceNOR : TRSD2533149J (numéro interne : 2025/171)
Date de signature12/12/2025
EmetteurMinistère du travail et des solidarités
Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle
(DGEFP)
ObjetAppui des services du ministère chargé du travail et de l’emploi auprès des entreprises et des salariés du bâtiment pour l’accompagnement et le soutien à la filière de la rénovation énergétique des bâtiments (REB) en matière d’emploi, de compétences et de formation professionnelle
Actions à réaliser- Nomination d’un référent « Rénovation énergétique des bâtiments » au niveau régional ;
- Élaboration d’un plan d’action d’appui et de soutien à la filière de la REB en matière d’emploi, de compétences et de formation professionnelle.
Résultat attenduDéveloppement des activités de rénovation énergétique du bâtiment.
EchéanceFin du premier semestre 2026
Contacts utilesSous-direction Mutations économiques et sécurisation de l’emploi (MESE)
Mission Anticipation et développement de l’emploi et des compétences (MADEC)
Gilbert DE STEFANO
Tél. : 07 64 88 04 21
Mél. : gilbert.destefano@emploi.gouv.fr
Flora SIRUGUE
Tél. : 06 62 15 31 01
Mél. : flora.sirugue@emploi.gouv.fr
Sophie MARGONTIER
Tél. : 06 58 38 31 97
Mél. : sophie.margontier@emploi.gouv.fr
Nombre de pages et annexes6 pages + 5 annexes (12 pages)
Annexe 1 :
- Fiche n° 1 - Appui à la mise en place ou au renforcement d’actions territoriales en faveur de l’accompagnement et du soutien de la filière de la « Rénovation énergétique des bâtiments » (REB) en matière d’emploi, de compétences et de formation professionnelle
- Fiche n° 2 - Les principales actions identifiées pour répondre aux besoins en compétences des entreprises dans le domaine de la « Rénovation énergétique des bâtiments » (REB)
Annexe 2 : La structuration du groupe de travail « Rénovation énergétique des bâtiments » (REB)
Annexe 3 : Professionnalisation des services
Annexe 4 : Les structures partenaires à mobiliser
Annexe 5 : Exemples d’actions pouvant être prévues dans le cadre d’un engagement de développement de l'emploi et des compétences (EDEC) ou avec l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) dans le cadre de sa mission nationale de service public (pilier 3)
RésuméLa présente instruction présente le cadre national d’accompagnement des services déconcentrés du ministère chargé du travail et de l’emploi à la mise en place ou à l’approfondissement d’actions visant à accompagner et soutenir les entreprises et les salariés de la filière de la rénovation énergétique des bâtiments (REB) en matière d’emploi et de formation professionnelle.
Sur la base des outils et de l’accompagnement mis à disposition, les DREETS sont invitées à élaborer un plan d’action en la matière.
Mention Outre-merCes dispositions s’appliquent aux Outre-mer, à l’exception de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna. Des adaptations, eu égard aux spécificités territoriales, pourront être travaillées dans le cadre du groupe de travail national dédié.
Mots-clésEmploi ; compétences ; formation ; transition écologique ; rénovation énergétique ; bâtiment ; animation locale.
Classement thématiqueFormation professionnelle
Textes de référence- Décret n° 2019-771 du 23 juillet 2019 relatif aux obligations d'actions de réduction de la consommation d'énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire ;
- Circulaire n° 6420/SG du 29 septembre 2023 relative à la mise en œuvre de la territorialisation de la planification écologique ;
- Circulaire n° 6475/SG du 31 mars 2025 relative à la territorialisation de la planification écologique : mise en œuvre des COP régionales 2025.
Circulaire / instruction abrogéeNéant
Circulaire / instruction modifiéeNéant
Rediffusion localeNéant
Visée au titre du COMEX par le SGMCAS
Document opposableNon
Déposée sur le site LégifranceNon
Publiée au BOOui
Date d’applicationImmédiate

La rénovation énergétique des bâtiments (REB) s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris du 12 décembre 2015 qui engage l’État à maintenir « l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2° C par rapport aux niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l'augmentation de la température à 1,5° C au-dessus des niveaux préindustriels ». Le bâtiment représente l’un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES). Le logement représente à lui seul 16 % des émissions de GES en 2023 en France selon le Haut Conseil pour le climat (HCC)[1]. Avec 7 millions de logements mal isolés et seulement 7 % en classe « diagnostic de performance énergétique » (DPE) A ou B, la REB constitue un levier important face aux enjeux de décarbonation du secteur du bâtiment.

Selon le HCC, les émissions du secteur des bâtiments s’élèvent à 57,1 Mt éqCO2 en 2024 et représentent 15 % des émissions nationales. La baisse des émissions s’est fortement ralentie en 2024 (-0,7 % entre 2024 et 2023 contre -10,7 % entre 2023 et 2022). Corrigées des variations météorologiques, les émissions sont, en fait en 2024, en hausse de +0,3 Mt éqCO2 par rapport à 2023, ce qui s’explique par la hausse de +0,2 % des émissions du chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson domestique et tertiaire, et la hausse de +2 % des émissions liées au froid (gaz fluorés dans la réfrigération, la climatisation)[2].

Le projet de troisième édition de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC 3), feuille de route de la politique climatique nationale, fixe l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.
La rénovation énergétique du parc bâti constitue à ce titre un levier essentiel de réduction des émissions du secteur du bâtiment.

Les ambitions portées par la SNBC 3 impliquent une accélération significative du rythme et de la performance des rénovations, tant dans le parc privé que dans le logement social. L’État a engagé, dans ce cadre, plusieurs dispositifs d’accompagnement et de soutien financier, tels que MaPrimeRénov’, afin de faciliter le passage à l’acte et de renforcer la qualité des interventions.

Toutefois, la mise en œuvre de ces ambitions s’inscrit dans un contexte de fortes contraintes budgétaires et opérationnelles. Les dispositifs de soutien sont actuellement recentrés en termes de périmètres de travaux et de publics éligibles, tandis que la filière de la REB rencontre des difficultés structurelles de recrutement et de montée en compétence, accentuées par la faible proportion d’entreprises labellisées « Reconnu garant de l’environnement » (RGE).

Dans ce contexte, le développement et l’adaptation des compétences des professionnels et des salariés de la rénovation énergétique des bâtiments constituent un enjeu majeur pour garantir la soutenabilité et l’efficacité de la politique publique. Il s’agit d’accompagner la montée en puissance progressive du secteur, tout en tenant compte des moyens disponibles et des capacités de mobilisation des acteurs territoriaux.

Selon France Stratégie, la rénovation énergétique des bâtiments constitue « un segment du champ de la rénovation et recouvre la réalisation d’opérations ayant un impact énergétique ».

La loi « Climat et Résilience » définit une rénovation performante par les travaux de rénovation énergétique qui s’organisent autour de six postes - toiture, façade, baies, agencement intérieur, chauffage, aéraulique ».

Ces travaux sont de différents ordres : couverture avec isolation thermique par l’extérieur ; ravalement avec isolation thermique par l’extérieur ; pose de fenêtres isolantes ; isolation des murs, planchers, plafonds et combles ; installations de chauffage, production autonome d’eau chaude, sanitaire, énergies renouvelables, de ventilation mécanique contrôlée (VMC), etc.

Concernant l’habitat privé, la politique publique déployée est principalement incitative. Elle a pour objet d’aider les ménages à l’élaboration de projets de rénovation de leur logement par le biais d’aides à destination des rénovations d’ampleur - c’est-à-dire permettant aux logements de progresser de plusieurs classes énergétiques. Ceci conduit donc à structurer fortement la demande vis-à-vis des entreprises : chantiers plus complexes, travaux sur les systèmes comme sur l’enveloppe du bâtiment, augmentation des interfaces entre les métiers. L’offre reste, quant à elle, structurée par le label RGE qui est organisé comme l’est l’essentiel des entreprises, c’est-à-dire par famille de métiers.

En parallèle, le décret n° 2019-771 du 23 juillet 2019, dit « décret tertiaire », impose aux propriétaires et occupants de bâtiments à usage tertiaire de réduire progressivement leur consommation d’énergie finale, avec des objectifs de -40 % en 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050 par rapport à une année de référence. Ce dispositif, à caractère obligatoire, complète ainsi les politiques incitatives du secteur résidentiel et contribue à mobiliser la filière autour d’une exigence accrue de performance énergétique.

Dans ce contexte, l’objectif pour la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) est d’accompagner la mobilisation des services déconcentrés pour répondre aux besoins en emploi et en compétences de la filière de la REB sur les territoires.

Cette mobilisation devra tenir compte de la gouvernance et des actions mises en place dans le cadre des chantiers interministériels en cours : mise en place des COP (Conference of Parties) régionales pour territorialiser la planification écologique, dialogue avec les conseils régionaux, déploiement de guichets du service public de l’habitat France Rénov’, implication des directions régionales de l'environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et des directions départementales des territoires (DDT) dans la politique publique de rénovation et de décarbonation du bâtiment, et mise en place des comités territoriaux pour l’emploi.

LES OBJECTIFS ET LES ATTENDUS DE LA DÉMARCHE

La présente instruction vise à établir un cadre d’action au niveau national et au niveau des directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS), des directions de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) et des directions départementales de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), pour renforcer l’accompagnement des entreprises, des salariés et des futurs salariés vers la REB et accélérer la rénovation du bâti.

Dans ce cadre, il est demandé aux DREETS d’impulser plus particulièrement les deux axes suivants :

1. la désignation d’un agent référent sur la REB. Il peut s’agir d’un agent volontaire et particulièrement intéressé par le sujet ; il peut également s’agir du référent « transition écologique » déjà désigné au niveau de la DREETS, ou d’un agent en charge du secteur du bâtiment et intéressé par les enjeux liés à la transition écologique pour le secteur.

Le « référent REB » sera également chargé de la coordination des actions relatives aux besoins en compétences du secteur de la REB au niveau de la région, en lien avec les DDETS ou les directions départementales de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP).

2. la définition et la mise en place d’un plan d’action dans chaque région en matière d’emploi et de compétences sur la REB, dans l’hypothèse où une telle démarche n’aurait pas déjà été engagée, ayant notamment pour objectifs :

  • de faire monter en compétence les agents référents sur la REB en DREETS, mais également les agents en DEETS, DDETS et DDETSPP, qui travaillent sur les enjeux liés à la transition écologique et/ou sur la filière du bâtiment, afin de structurer l'accompagnement auprès des entreprises et des salariés à tous les niveaux territoriaux ;
  • d’identifier les problématiques que rencontrent les très petites entreprises (TPE) / petites et moyennes entreprises (PME) pour répondre à leurs besoins en compétences dans le domaine de la REB, et de déterminer les réponses qui peuvent y être apportées, en lien avec les acteurs de l’emploi et de la formation ;
  • de faire connaître les dispositifs publics permettant d’accompagner les entreprises et les salariés du bâtiment vers les activités liées à la REB ;
  • d’articuler l’action ministérielle avec l’écosystème de l’emploi et de la formation professionnelle et celui de la REB.

Des analyses et actions pourront également prendre en compte les enjeux de féminisation des métiers du bâtiment.

Les DREETS sont invitées à finaliser et à communiquer à la DGEFP ce plan d’action pour la fin du premier trimestre 2026.

Cette démarche régionale s’inscrira dans un cadre d’action national, qui se concrétise notamment par : 

  1. la constitution d’une boîte à outils visant à accompagner les DREETS dans les différentes actions de la feuille de route ;
  2. la mise en place d’un groupe de travail national, dont l’objet sera de communiquer, partager et valoriser les travaux et préconisations réalisés aux niveaux national et régional en matière d’emploi, de compétences et de formation sur la REB.

La présente instruction comprend la fiche n° 1 de l’annexe 1 qui présente de manière plus détaillée les outils qui seront mis à la disposition des DREETS, des DEETS et des DDETS.

En outre, pour l’élaboration du plan d’action régional susmentionné, la fiche n° 2 de l’annexe 1 présente les principales actions identifiées pour l’accompagnement et le soutien de la filière de la REB, qu’il apparaît opportun d’y faire figurer.

La présente instruction constitue une invitation à renforcer l’engagement collectif en faveur de la transition écologique et énergétique dans le secteur du bâtiment sur les enjeux d’emploi et de la formation professionnelle, adaptée aux réalités locales, en cohérence avec les objectifs nationaux.

Visée au titre du COMEX par la secrétaire générale par intérim, 
Sophie BARON

Pour le ministre et par délégation :
Le délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle,
Benjamin MAURICE


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